Des témoignages d’anciens étudiants pour te permettre de te faire une idée sur l’avenir des étudiants de nos disciplines. Nous avons fait témoigner Mathieu qui a un profil dans le domaine de la prévention des risques.
Quel bac as tu fait ? Pourquoi la Géographie ?
Pour commencer, j’ai fait un Bac S spécialité SVT je voulais travailler dans l’environnement STUE ce qui m’a décidé au dernier moment d’aller en géographie c’était principalement parce que j’avais un certain rejet pour la physique. J’avais également de la famille connaissant un peu cette filière, ce qui m’a aidé lors de mon choix.
Comment s’est passé ta première année ?
En L1 je n’ai pas forcément eu de gros doutes sur mon choix d’orientation. J’étais intéressé par la géologie ou la géographie physique, domaine de l’étude des sols et des reliefs. Dès la première année j’ai aimé les cours de géomorphologie.
La L1 c’est la découverte avec un tronc commun. C’est pas forcément toujours intéressant mais cela permet de s’ouvrir un peu à tout en première année. Jusqu’au master avec les troncs communs tu ne sais pas trop où tu vas. Pour ma part j’ai tout de suite accroché pour une suite de parcours en Géographie physique.
Comment se sont déroulées tes années de Master ?
Mon master 1 était spécialisé hydrologie, géomorphologie, gestion des risques. Quand tu cherches un master tu ne sais pas vraiment ce qui existe. J’avais hésité a partir dès le M1 de ma ville mais on m’avait dit que le master n’était pas très bon. J’ai donc choisi un master général en M1 qui m’a permis d’ouvrir certaines portes .
J’ai choisi un master 2 qui était bien noté par l’AERES A+ (Agence d’Évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur), le niveau pour entrée en M2 par contre était élevé. Mon mémoire m’a permis d’avoir une chance supplémentaire pour y entrer.
En L2 j’avais fait un stage terrain avec ma promotion, en L3 même chose mais en République tchèque.
Mais en parallèle j’ai fait un stage supplémentaire avant mon entrée en M1.
En M1 dans le cadre du cursus j’ai décroché un stage de recherche dans le laboratoire d’analyse physique des sols de ma faculté. Le sujet concernait les risques torrentiels et a duré 4 mois. Je m’appuyais sur le laboratoire de recherche d’un Institut d’étude physique du globe.
J’ai été pris sur dossier en M2 gestion des risques et des catastrophes naturelles à Montpellier 3. Il y avait beaucoup d’intervenants, chefs de service, beaucoup de stage, dans les Alpes, au Maroc, on a fait un diagnostic terrain pour Météo France également.
Mon stage de M2 je l’ai fait 8 mois dans la Communauté Urbaine d’une grande ville au service environnement prévention des risques. J’ai travaillé sur les contraintes d’aménagement en zone inondable. J’ai rattrapé mon retard dans mon savoir faire en modélisation durant le stage. Il y a des outils que l’on ne t’apprend pas à l’université. Il faut faire l’effort d’en parallèle y avoir des premières initiations via une démarche personnelle.
Et ton entrée sur le marché du travail ?
Après l’obtention de mon diplôme je suis resté au chômage pendant deux mois. J’ai trouvé sur un site d’annonces spécialisées dans mon domaine une offre de l’ office national de l’eau.
Il s’agissait de piloter un programme d’action pour la prévention aux inondations. J’ai réussi l’entretien et ai obtenu un contrat de 18 mois en janvier 2012. Mon métier avait pour vocation de travailler sur la gestion de crise et l’organisation des secours, le suivi réglementaire en zone inondable.
C’était un programme d’action pour la prévention des inondations qui cherchait quelqu’un pour finaliser un programme de 14 millions d’euros. J’ai passé l’entretien ils étaient 6. Contrairement à ce que l’on peut croire, la jeunesse est parfois un atout pour certaine missions car j’ai été pris.
Je travaille actuellement en Vendée où je m’ occupe d’un programme de 30 millions d’euros aggréé par le ministère. Je suis responsable de la mise en place d’actions qui vont traiter de la sensibilisation, la gestion de crise, l’anticipation, urbanisme, réglementions, l’écoulement, travaux, un peu plus tourné vers l’ingénierie, submersion fluvial, torrentiel et risque de submersion marine
Il faut savoir que depuis 2011 il y a eu une grosse réforme dans le domaine de la prévention des risques suite à l’épisode Xintia. Beaucoup de programmes ont été lancés en France. Le Sénat a d’ailleurs rajouté deux compétences aux communes et intercommunalités (gestion des milieux aquatiques et gestions des ouvrages de protection ). Ce qui a mené a des investissements financiers et de personnel. Pour illustrer, une commune propriétaire de 16 km de digue c’est 3 temps plein 2 ingénieurs et 1 technicien.
Je travaille désormais dans le Sud, il n’est pas inutile d’insister sur le fait que la mobilité est un facteur assez fort des débuts de carrière dans ce domaine.
Niveau salaire j’ai commencé 1400-1500 euros net pour le premier poste, je suis aujourd’hui à 1850 euros.