Le GIEC publiait ce lundi 8, son dernier rapport où l’on retrouve une analyse de l’impact du réchauffement climatique. Cela résulte d’un rassemblement entre les délégués des États de l’ONU en Corée du Sud.
L’accord de Paris adopté en 2015 lors de la COP21, avait pour objectif de limiter l’augmentation de la température planétaire à 2°C. La COP 2018 permettrait alors une première évaluation des progrès via un rapport sur les conséquences d’un réchauffement supérieur ou égal à 1,5°C.
Qu’est ce que le GIEC ?
Le Groupe Intergouvernemental des Experts du Climat est créé en 1988. Il avait pour but d’évaluer l’état des connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques sur les changements climatiques. Mais on peut aussi y retrouver les causes de répercussions possibles et les stratégies de parade au sein de cette évaluation. Le GIEC est avant tout un organisme gouvernemental se voulant neutre et objectif, faisant appel à de nombreux experts. Tous les pays Membres des Nations Unies et de l’OMM peuvent être membres. Nous y retrouvons actuellement 195 pays membres.
Les conclusions de l’étude
Comprendre le réchauffement de 1,5°C
On relève plusieurs cycles d’évaluations comprenant divers travaux. La publication de ce rapport appartient au 6ème cycle. Ce dernier étudie les différents impacts du réchauffement à 1,5°C par rapport au niveau préindustriels. On y retrouve des comparaisons par rapport à un réchauffement de 2°C. Pour chaque conséquence qu’il engendre, un niveau de certitude est précisé.
Trois conclusions notables de l’étude possède un degré de certitude élevé :
- Les activités humaines auraient déjà causé un réchauffement de 1,0°C. Cette augmentation devrait atteindre 1,5°C entre 2030 et 2052 si le rythme n’est pas ralenti.
- Le niveau de la mer va continuer d’augmenter après 2100.
- Les pistes d’actions inclues dans l’accord de Paris ne permettraient pas de limiter le réchauffement à 1,5°C
Projection des impacts et risques possibles
Voici une synthèse par niveau de certitudes des impacts potentiels du réchauffement entre un réchauffement de 1,5°C et de 2°C.
Certitudes élevées :
- L’impact sur la biodiversité et les écosystèmes terrestres (extinction d’espèces comprises) est plus bas.
- Moins de risques concernant la biodiversité marine, les écosystèmes et les services écosystémiques associés. On remarque un augmentation plus faible de la température et de l’acidité des eaux océaniques et une diminution moins importante des taux d’oxygène.
- Les besoins d’adaptation des sociétés humaines seront moins élevés.
Certitudes moyennes :
- Moitié moins d’espaces concernés par un changement de type d’écosystème.
- D’ici 2100, l’augmentation de la mer prévue à 10 cm sera moins importante lors d’un réchauffement de 1,5°C par rapport à 2°C.
- Pour un réchauffement de 1,5°C, il y a des limites à la capacité d’adaptation pour certains environnements et certaines sociétés.
- La sécheresse et les zones où on remarque une disparité des précipitations seront d’autant plus présentes lors d’une augmentation de 2°C.
Le graphique ci-dessous présente les impacts et risques associés aux principales sources d’inquiétudes en fonction de l’importance du réchauffement climatique.
- Blanc : Pas d’impacts détectables ou attribuables au réchauffement climatique.
- Jaune : Impacts/risque détectables ou attribuables au réchauffement climatique avec une certitude moyenne.
- Rouge : Graves impacts/risques étendus
- Violet : Risque élevés de graves impacts/risques et présence d’une irréversibilité significative ou persistence de risques liés au climat, combinés à une capacité d’adaptation limitée
Le rapport montre des conséquences importantes pour les écosystèmes, les environnements terrestres et des risques élevés pour les sociétés humaines.
La tendance des émissions et les systèmes de transition
Pour prévenir le réchauffement climatique, on se doit d’abord d’étudier les tendances en terme d’émissions mondiales de CO2. Cela nous permettra de relever quels domaines sont les plus à même de changer leurs habitudes.
Certitudes élevées :
- Si la tendance ne dépasse pas 1,5°C, les émissions mondiales de CO2 relevés en 2010 diminueront de 45% d’ici 2030.
- Une transition rapide sera nécessaire au niveau de l’énergie, de l’urbain, et des systèmes industriels.
Certitudes moyennes :
- Les émissions liées à l’industrie seraient 75% à 90% plus faibles d’ici 2050 contrairement à 2010 pour un réchauffement de 1,5°C. Mais elles seraientt plus faible pour un réchauffement de 2°C avec 50% à 80% d’émissions en moins.
- Un changement quant à l’aménagement des villes pourrait permettre une baisse considérable des émissions. Ce serait alors dû à un changement en terme de transport et de la morphologie urbaine présente.
Les conclusions de ce rapport sont mauvaises, avec une situation nécessitant des actions concrètes et efficaces rapidement. Il pointe les rejets de CO2, le gaspillage de l’énergie, comme le manque d’action. Tout cela dans un but de faire comprendre que les conséquences ne sont pas à prendre à la légère, et que la politique environnementale nécessite quelques changements. Les grands enjeux vont se jouer lors de la prochaine COP24 qui aura lieu à Katowice (Pologne) du 3 au 14 Décembre 2018.