L’enseignement supérieur français, et surtout les universités, ont connu depuis 20 ans des mouvements de contestation réguliers aux mécanismes toujours similaires. En 2009, on se souviendra des longues semaines de grève dans les universités, des milliers de personnes mobilisées, du manque de dialogue, des examens organisés tant bien que mal… La tension était latente depuis plusieurs mois et certains, sans la légitimité des urnes universitaires parlent aujourd’hui de « refonder l’université ».
En cette sortie de crise, Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, annonçait la semaine dernière que les mouvements de contestations lui auraient révélé « un malaise particulier des filières de sciences humaines et sociales ». En effet, nous ne devons pas oublier que les épicentres de la colère sont souvent situés au sein de campus de deux grands domaines de formation : sciences humaines et sociales, mais également lettres, langues et arts.
Ces mouvements cycliques de contestation, et tous les dommages collatéraux qu’ils engendrent, que ce soit en terme de réputation pour les universités en sciences humaines et sociales ou de conditions d’études, révèlent un profond malaise dans ces filières. L’AFNEG, Association Fédérative Nationale des Étudiants en Géographie et métiers du territoire, fédération mono-disciplinaire de ce secteur de formation et membre de la FAGE (Fédération des Associations Générales Étudiantes) observe et connaît bien les rouages dévastateurs liés aux contestations sur ces campus alors que cela apparaît comme une révélation pour le gouvernement.
Forts de ce constat, nous ne pouvons que nous réjouir de l’annonce de Valérie Pécresse portant création d’un Haut Conseil aux Sciences Sociales et Humanités. Nos disciplines, parent pauvre de l’université, ont en effet bien besoin de toute l’attention qu’on pourrait leur porter. Toutefois, ces annonces doivent être suivies de mesures concrètes…